[juin 2004] La multiplication des terminaux reliés à Internet (téléphones mobiles, agendas électroniques, micro-ordinateurs, consoles de jeux, smartphones, réfrigérateurs, téléviseurs ou voitures) modifie profondément nos habitudes dans la vie quotidienne. De plus en plus, les acteurs de la vie économique choisiront, commanderont et paieront des produits et des services à toute heure, en tous lieux et dans des circonstances les plus variées. De plus en plus, la fluidité de l’information numérique permettra aux consommateurs d’être en permanence « en ligne » quel que soit le média ou le réseau utilisé. De plus en plus, les commerçants mettront à profit cette informatique diffuse pour anticiper les besoins de leurs clients et les servir juste à temps et au bon endroit.
La machine à vapeur, l’ordinateur, le réseau Internet… Quels points communs relient ces trois innovations technologiques ? Revenons un peu en arrière pour essayer de comprendre. A la fin du XIXème siècle, les entreprises se sont appropriées l’usage de l’énergie mécanique en remplacement de la force humaine. Au début, les manufactures disposaient d’une unique machine à vapeur centrale et de nombreux engrenages ou courroies distribuaient l’énergie dans l’entreprise là où elle était nécessaire. Plus tard, au cours du XXème siècle, des moteurs thermiques de plus petite taille se répandirent dans les usines. Il fallait plus de flexibilité, plus de souplesse, plus de sécurité. Un peu plus tard encore, des myriades de minuscules moteurs électriques, autonomes ou alimentés, apparurent dans les endroits les plus variés (portes, vitres ou volets automatiques, têtes d’imprimantes, haut-parleurs, rasoirs électriques, fours à micro-ondes, etc.). Il s’agit là d’une tendance de fond apparemment irréversible.
Continuons notre promenade historique. Le milieu du XXème siècle a vu la naissance de l’ordinateur. Au début, les entreprises disposaient d’un gros calculateur central. Les cartes perforées et les listings distribuaient la puissance de calcul dans le reste de l’entreprise. Un peu plus tard, dans les années 1970-1980, les entreprises s’équipèrent d’ordinateurs départementaux plus ou moins reliés entre eux par des réseaux téléinformatiques. On cherchait à améliorer l’efficacité ou la sécurité. Plus récemment, les microprocesseurs, autonomes ou en réseau, se sont diffusés absolument partout (micro-ordinateurs, tiroir-caisse, machines à laver, voitures, téléphones, agendas, jouets, ascenseurs, etc.). De même que la machine à vapeur s’était fractionnée en de multiples petits moteurs indépendants, l’ordinateur s’est lui aussi répandu et dilué dans toutes les strates de notre vie de tous les jours.
Les télécommunications n’échappent pas à cette tendance. Dans les années 1970-1980, les entreprises s’organisaient autour d’un réseau téléinformatique centralisé. Un peu plus tard, au cours des années 1980-1990, on a vu apparaître des réseaux locaux qui, petit à petit, se sont ouverts sur le monde extérieur, grâce à Internet. Il s’agissait, dans un premier temps, de réseaux filaires. Dans un deuxième temps, et c’est la tendance actuelle, on voit se développer des réseaux locaux de quelques terminaux reliés entre eux par infrarouge ou par liaison radio (technologie Wi-Fi, Bluetooth ou autre) à côté d’autres réseaux sans fil à très longue portée (technologies WAP sur GSM, GPRS ou UMTS). Evoluant vers le « sans fil », les télécommunications se diluent donc de plus en plus dans notre paysage technologique quotidien. En conséquence, le moindre petit terminal pourra être raccordé à n’importe quel serveur ou à n’importe quel réseau. Avec la numérisation croissante des contenus qui favorise la fluidité des transmissions et à l’aide de techniques de géo-localisation comme le GPS, l’informatique diffuse va profondément modifier nos comportements dans la vie de tous les jours.
Une nouvelle manière de penser l’informatique et les télécommunications va petit à petit se mettre en place pour tenir compte des connexions permanentes à Internet, de l’intelligence répartie et de la mobilité. Il nous faudra apprendre à utiliser le nouveau protocole IP V6 qui est conçu pour les connexions permanentes et pour la télédiffusion de contenus multimédia. Il nous faudra apprendre à fabriquer des modems-radios ou des GPS à très faible prix et à intégrer la géo-localisation dans tous les mobiles. Il nous faudra enfin apprendre à exploiter commercialement sur Internet cette nouvelle capacité à localiser les clients afin de leur offrir une relation plus personnalisée en anticipant leurs besoins et en les servant juste à temps et au bon endroit.
La futurologie n’est certes pas une science exacte, mais on peut parier sans risque qu’il y aura de belles réussites chez les entreprises qui sauront exploiter ces nouvelles avancées technologiques dans le respect des attentes de leurs clients : gagner du temps, gagner en souplesse d’usage, gagner en liberté.
Petit Glossaire…
Bluetooth : Protocole de radiocommunication sur 2,45 GHz pour les réseaux locaux sans fil
Wi-Fi : Protocole de radiocommunication sur 2,45 GHz pour les réseaux locaux sans fil
GPS : Global Positioning System (géo-localisation par satellite)
GPRS : Global Packet Radio-Service (téléphone mobile 2.5G)
UMTS : Universal Mobile Telecommunications System (téléphone mobile 3G)
WAP : Wireless Application Protocol (Internet pour les mobiles)
Didier Certain – DCC Marketing